bio
De l'observation de la Nature...
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C'est très tôt que je me passionne pour les Sciences Naturelles (aujourd’hui : « Sciences de la Terre »). Tout à commencer suite à une proximité précoce avec les phénomènes vitaux.
Je passe ma petite enfance à la campagne où l’observation de la vie alentour m’enchante. Je me dis que la permanente créativité de la Nature face aux variations des conditions environnementales offre toujours la même réponse : les règnes minéral, végétal et animal sont capables de trouver des solutions aussi parfaites qu’inattendues, souvent pleine d’humour, et devant lesquelles je ne peux que m’incliner d’admiration et de tendresse…
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... aux mythes
Dès lors, je fais la transposition de ces luttes et mutations au niveau cellulaire avec la vie des dieux, demi-dieux et humains mis en scène dans les mythologies de tous les pays du monde. Déjà, ces héros expriment la diversité des possibles et l'émergence de lois s’actualisant dans la nature autant que dans les relations humaines. Les héros des mythes me semblent être la modélisation de changements bénéfiques.
Ces deux pôles : naturaliste et philosophique font lien avec la complexité cellulaire et la recherche du sens de la vie.
Choisir de vivre devient un tissage constant entre l’observation des constructions délicates et multiples du monde phénoménal et celle des relations entre les humains.
Des mythes au métier à tisser.
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Pour moi, la tapisserie contemporaine est une façon de m’inscrire dans ce mouvement de création.
Mon métier de haute lice est la représentation la plus juste du lien Ciel-Terre sur lequel les motifs, les couleurs et les reliefs adviennent. Je me nourris de l’exubérance textile des années 1970-85 bouleversant le formalisme et faisant passer la tapisserie de l’aplat du mur à la spacialité en utilisant des matériaux très divers. Des créateurs tels Grau-Gariga, Elsi Giauque, Jagoda Buic, Sheila Hicks, le courant Polonais avec Magdalena Abakanowicz ouvrent en grand de nouveaux espaces d’exploration, souvent très organiques.
Mon enseignant sera Pierre Daquin. C'est avec lui que je découvrirais le chemin de la rigueur et de la liberté.
Après avoir « trituré » les fibres naturelles plus ou moins brutes, un hasard me met en contact étrange avec le plexiglas et le fil téléphonique, matériaux dont le maniement plus technique me fait entrer dans un autre monde.
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La découverte du plexyglas.
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Le plexiglas, à la fois porteur invisible et révélateur de la lumière par ses reflets, est associé au fil électrique, capteur et transporteur énergétique de la vibration lumineuse se densifiant en vibration sonore, puis, plus dense encore, en manifestation matière.
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Le "voir" comme tissage mots-images-sensations
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Des études médicales sur la vision me permettent de faire un deuxième niveau de synthèse. La physiologie du "voir" est un tissage d’une redoutable précision entre les écheveaux de neurones, conductions électriques de la lumière dans le corps, et l’image inconsciente du corps perçue dans les rêves et les visualisations, matrice de l’Etre multidimensionnel que nous sommes.
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La vibration comme expression de l'Être.
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Je mène en parallèle des recherches médico-psychologiques et artistiques. Ces deux mondes se rapprochent de plus en plus : le corps vibre en permanence. Si l’on amplifie ces vibrations, on voit qu’il s’agit de mots qui émergent des grandes profondeurs de l’individu à son insu.
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Une découverte : le dazibao.
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Je travaille alors peinture et poésie spontanée sur des grands panneaux de papier Kraft, telle une matrice texturée, sur laquelle se révélent mouvements et mots cherchant leur chemin vers une déclamation de la conscience du Soi. Je nomme ces grands panneaux, « dazibao », en souvenir de ces grandes affiches peintes spontanément par le peuple Chinois lorsque le pouvoir en place devenait abusif. Lors de la révolution culturelle, ils furent détournés pour la propagande… Cette même tradition se retrouve en Amérique du sud avec les « Muralés » apparaissant de façon impromptue, prise de parole incohercible !...
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L'autolouange
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Pour la chanson des mots, j'utilise la technique très universelle de la Louange (ou Autolouange) encore pratiquée par les Griots Africains, usage ancestral du Mot comme médiateur dans ses dimensions à la fois personnelle et profondément universelle. Cette pratique des « Noms de Force » agit comme « les Charmes » utilisés autrefois et encore de nos jours par les guérisseurs. La vibration du mot vient modeler la matière, nouvelle étape de l’émergence de l’incréé vers le visible.
Le continuum entre Corps et Esprit devient ainsi de plus en plus évident tant dans ma pratique artistique que médicale, tels deux temps d’un même processus. Energie et matière, mouvement, mots et images se contiennent l’un l’autre, sans cesse réversibles.